En ce début du mois de janvier, il est de tradition de vouloir « se reprendre en main » : arrêter de fumer, rééquilibrer son alimentation, reprendre ou commencer le sport, ou tout simplement, pratiquer une activité physique suffisante… 

En quoi les patients souffrant de varices sont-ils particulièrement concernés  par ces bonnes résolutions ?

L’activité physique régulière, surtout en cas de varices, permet de renforcer la pompe musculaire du mollet ainsi que la mobilité de la cheville. Ces deux facteurs réduisent l’hypertension veineuse et donc le risque d'apparition des varices. En outre, l’activité physique permet également de lutter contre le surpoids, autre facteur aggravant les varices. 

Mais quels types de sports choisir, et à quelles doses?

Certains sports comme le rugby, le tennis ou le patinage, peuvent contribuer au développement de varices « traumatiques »..

Les efforts qui bloquent le thorax, comme le bodybuiding ou le soulèvement de poids et haltères, bloquent le flux veineux…et aggravant les symptômes dûs aux varices. 

La pratique du tennis ou du squash peut provoquer des blocages brutaux entraînant une surpression dans les veines perforantes…et le développement de varices.

Il vaut donc mieux choisir une activité physique plus « rythmique et dynamique » comme la marche, le cyclisme, la natation, ou le ski de fond, plus propices aux patients souffrant de varices. 

A noter un petit bémol pour le vélo : pratiqué en position courbée, il provoque un ralentissement du retour veineux et donc un risque d'aggraver les plaintes liées aux varices. Il vaut mieux pratiquer un cyclisme « bucolique », le torse bien droit sur la selle, ou alors en position couchée !

Les sports aquatiques ont un avantage supplémentaire : l’eau exerce sur le corps une pression favorable au retour veineux et diminue également les oedèmes d’origine lymphatique.Ils soulagent ainsi les douleurs liées aux varices.

Pratique intensive ou régulière ?

Les résultats préliminaires d’une étude publiée dans Phlébologie-Annales vasculaires de 2019 permet de constater un plus grand nombre de varices , ainsi qu’une augmentation de calibre des veines et un plus grand taux de reflux dans les varices chez les sujets pratiquant une activité physique intensive  (c’est-à-dire une pratique depuis plus de 6 mois d’un entraînement de plus de 8 heures par semaine ), par rapport à un groupe contrôle. Ces premiers résultats ne permettent cependant pas de déterminer si c’est un certain type de sport, ou plutôt l’intensité de la pratique sportive, qui est délétère pour le retour veineux et donc pour les varices.

Encore un petit mot sur l’utilité de porter des bas de compression lors de la pratique du sport, en particulier pour les patients souffrant de varices. 

L’activité sportive augmente le débit cardiaque, la dilatation des veines, la pression hydrostatique capillaire et diminue le retour lymphatique…ce qui reproduit une situation d’insuffisance veineuse chronique, avec sensation de lourdeur, tension et fatigue des jambes !

Alors, y a -t-il un intérêt à porter des bas de compression lors de la pratique sportive chez le patient varriqueux ?

Les différentes études montrent des résultats contradictoires mais ils semble qu’ils n’ont aucun effet sur les valeurs biologiques, pas plus que sur les performances.

En revanche, ils ont un effet positif sur les symptômes d’insuffisance veineuse  liée à l’effort en donnant une sensation de confort, et en accélérant la récupération.

En principe la pression devrait être maximale sur la région du mollet (compression progressive) mais celle-ci ne peut s’appliquer que sur des sujets sains, dont les valves fonctionnent bien. Les sportifs présentant une maladie veineuse chronique, en particulier des varices, doivent porter une compression dégressive (pression plus forte à la cheville qu’au mollet)

On attend des études complémentaires qui devraient nous permettre de :

  • préciser les types de sports à conseiller ou recommander. 
  • définir un seuil d’activité au-delà duquel celle-ci n’apporte plus de bénéfice, et au contraire, devient nuisible pour la circulation veineuse. 
  • apporter des certitudes concernant  l’utilité du port d’une compression pendant l’effort ou en phase de récupération.

En conclusion, dans l’état actuel de nos connaissances, pour tous, mais aussi les patients souffrant de varices, et comme « l’excès nuit en tout », on peut recommander une activité physique modérée régulière comme, par exemple, de promener son chien 20 minutes par jour !

Belle année 2020 !